Fin 2019, le collectif IPAUP remportait l’appel à projet de l’ADEME « Co-Construire des connaissances pour une transition écologique et solidaire ». Un an et demi plus tard, les expérimentations ont enfin démarré !
à Montreuil avec l'association Sens de l'Humus, Alexandrine (iEES-Paris-Halage) explique le projet aux bénévoles
Élaboration du protocole :
Chaque site (à Bobigny avec l’association Activille, à Montreuil avec le Sens de l’Humus, à Saint-Denis avec Halage et enfin à Bondy avec le LAB3S) a mis à disposition une parcelle d’environ 30m2 pouvant accueillir un même dispositif composé de 15 placettes contenant 3 traitements différents : le témoin (sol du site), un apport de compost de déchets verts, et un Technosol obtenu à partir d’un mélange (50%-50%) du même compost et de terres excavées. La comparaison de ces sols, sur lesquels pousseront des fruits et légumes, doit permettre de répondre à plusieurs questions : sur quel type de sols les plantes poussent-elles mieux ? dans quel type de sols les ETM contaminent-ils le plus les plantes ? Vaux-il mieux cultiver certains légumes que d’autres ?
Vue des 15 placettes sur le site du LAB3S à Bondy
sol témoin du site apport de compost de déchets verts un Technosol
S’agissant d’un projet de recherche participative, les associations ont pu activement contribuer à l'élaboration des protocoles et à leur mise en œuvre sur le terrain. Ce dernier consistait à définir collectivement les types de légumes à cultiver, le design de plantation de chaque placette (identique pour les 15) et les techniques d’entretien pour la saison. Trois types de légumes ont été retenus (fruit, feuille et racine) : tomates, carottes, oignons, laitue et persil. Les plantations seront reconduites chaque année durant 3 saisons afin de suivre l’évolution des différents traitements au sein de chaque site et entre les 4 sites. Les sites ont été approvisionnés grâce au Sens de l’Humus qui a pris en charge la commande des graines et les semis des tomates, carottes et laitue cultivés sous serre.
Lancement des plantations :
Entre avril et mai 2021, les équipes du LAB3S, d’Halage et de IEES-Paris (en charge du suivi technique et scientifique) se sont régulièrement rendues dans les quatre sites afin de démarrer les plantations avec les salarié.e.s des associations, les bénévoles et les jardiniers : au Sens de l’Humus avec les bénévoles du jardin pouplier et des étudiant.e.s de l’école du Breuil venus en observation, à Halage avec les étudiant.e.s de la formation « faiseurs de terre », au LAB3S et Activille avec les bénévoles de leurs jardins.
Chaque session de plantation devait suivre plusieurs étapes : désherbage des placettes, mesure des paramètres physico-chimiques des sols (humidité, température, résistivité), le prélèvement d’échantillons de sols afin d’analyser leur capacité de rétention en eau, et enfin la plantation des légumes selon un protocole précis, à l’aide d’un patron en bois construit au Fablab de l’IRD à Bondy. Ces sessions de plantation furent à chaque fois l’occasion de présenter les enjeux du projet, de susciter des échanges sur la pollution des sols du territoire, de proposer aux usagers de participer aux plantations et de s’impliquer dans la suite du projet.
Désherbage des placettes Mesures de paramètres Prélèvements d'échantillons de sols
Prochaines étapes :
Planter les laitues restées sous serre, qui ont pris un peu de retard à cause des températures fraîches de ce printemps. En attendant, les associations et les usagers des jardins se chargent d’entretenir et d’observer l'évolution des premières plantations. Après les récoltes, un nouveau protocole sera mis en place afin d’analyser les différents sols et les légumes. Nous espérons également que la situation sanitaire nous permettra de proposer quelques rencontres et évènements au cours de l’été. Si vous passez dans ces jardins, n’hésitez pas à passer jeter un coup d’œil à l’expérience.
A partir de la rentrée prochaine, nous comptons démarrer une belle programmation culturelle autour des sols de la Seine-Saint-Denis, à suivre !
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